Ce n'est pas super délicat
pour les célibataires et les gens sans enfants, son truc, mais Jospin est comme
ça: il a une idée forte de ce qu'est l'humanité, et l'humanité, c'est les
femmes et les hommes qui vivent ensemble, copulent et produisent des enfants
pour la patrie. C'est dommage pour les femmes, vu que, in fine, cette humanité
là, c'est l'histoire de comment elles en ont pris plein la gueule pendant des
millénaires, mais c'est l'humanité, que veux tu, on la changera pas. Et il faut
bien l'admettre: il y a d'une part la grande humanité, qui peut prétendre aux
institutions, et de l'autre, une caste moins noble, moins humaine. Celle qui
devrait s'estimer heureuse de ne pas être persécutée, qu'elle ne vienne pas, en
plus, réclamer des droits à l'état. Mais c'est dit sans animosité, hein, sans
homophobie, juste: l'humanité, certains d'entre nous en font moins partie que
d'autre. Proust, Genet, Leduc, Wittig, au hasard: moins humains que des
hétéros. Donc, selon Lionel Jospin, il faut que je comprenne, et que je n'aille
pas mal le prendre: depuis que je ne suce plus de bite, je compte moins. Je ne
devrais plus réclamer les mêmes droits. C'est quasiment une question de bon
sens.
Mais c'est dit sans
homophobie, c'est ça qui est bien. Comme tous les hétéros qui ont quelque chose
à dire contre le mariage gay. C'est davantage le bon sens que l'homophobie qui
les pousse à s'exprimer. Dans ce débat, personne n'est homophobe. Ils sont juste
contre l'égalité des droits. Et dans la bouche de Jospin on comprend bien: non
seulement contre l'égalité des droits entre homos et hétéros, mais aussi contre
l'égalité des droits entre femmes et hommes. Parce qu'on est bien d'accord que
tant qu'on restera cramponnés à ces catégories là, on ne sera jamais égaux.
Je m'étais déjà dit que je ne me voyais pas «femme» comme le sont les «femmes» qui couchent gratos avec des mecs comme lui, mais jusqu'à cette déclaration, je n'avais pas encore pensé à ne plus me définir comme faisant partie de l'humanité. Ça va me prendre un moment avant de m'y faire. C'est parce que je suis devenue lesbienne trop tard, probablement. Je ne suis pas encore habituée à ce qu'on me remette à ma place toutes les cinq minutes. Ma nouvelle place, celle des tolérés.
Au départ, cette histoire de mariage, j'en avais moitié rien à faire - mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu'on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m'intéresser.
Je ne sais pas ce que Lionel Jospin entend par l'humanité. Il n'y a pas si longtemps, une femme qui tombait enceinte hors mariage était une paria. Si elle tombait enceinte d'un homme marié à une autre, au nom de la dignité humaine on lui faisait vivre l'enfer sur terre. On pouvait même envisager de la brûler comme sorcière. On en a fait monter sur le bûcher pour moins que ça. On pouvait la chasser du village à coups de pierre. L'enfant était un batard, un moins que rien. Bon, quelques décennies plus tard, on ne trouve plus rien à y redire. Est-on devenus moins humains pour autant, selon Lionel Jospin? L'humanité y a t-elle perdu tant que ça? A quel moment de l'évolution doit on bloquer le curseur de la tolérance?
Je m'étais déjà dit que je ne me voyais pas «femme» comme le sont les «femmes» qui couchent gratos avec des mecs comme lui, mais jusqu'à cette déclaration, je n'avais pas encore pensé à ne plus me définir comme faisant partie de l'humanité. Ça va me prendre un moment avant de m'y faire. C'est parce que je suis devenue lesbienne trop tard, probablement. Je ne suis pas encore habituée à ce qu'on me remette à ma place toutes les cinq minutes. Ma nouvelle place, celle des tolérés.
Au départ, cette histoire de mariage, j'en avais moitié rien à faire - mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu'on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m'intéresser.
Je ne sais pas ce que Lionel Jospin entend par l'humanité. Il n'y a pas si longtemps, une femme qui tombait enceinte hors mariage était une paria. Si elle tombait enceinte d'un homme marié à une autre, au nom de la dignité humaine on lui faisait vivre l'enfer sur terre. On pouvait même envisager de la brûler comme sorcière. On en a fait monter sur le bûcher pour moins que ça. On pouvait la chasser du village à coups de pierre. L'enfant était un batard, un moins que rien. Bon, quelques décennies plus tard, on ne trouve plus rien à y redire. Est-on devenus moins humains pour autant, selon Lionel Jospin? L'humanité y a t-elle perdu tant que ça? A quel moment de l'évolution doit on bloquer le curseur de la tolérance?
Jospin, comme beaucoup
d'opposants au mariage gay, est un homme divorcé. Comme Copé, Le Pen, Sarkozy,
Dati et tuti quanti. Cet arrangement avec le serment du mariage fait partie des
évolutions heureuses. Les enfants de divorcés se fadent des beaux parents par
pelletées, alors chez eux ce n'est plus un papa et une maman, c'est tout de
suite la collectivité. On sait que les hétérosexuels divorcent plus facilement
qu'ils ne changent de voiture. On sait que l'adultère est un sport courant
(qu'on lise sur internet les commentaires d'hétéros après la démission de Petraeus
pour avoir trompé sa femme et on comprendra l'importance de la monogamie en
hétérosexualité - ils n'y croient pas une seule seconde, on trompe comme on
respire, et on trouve inadmissible que qui que ce soit s'en mêle) et on sait
d'expérience qu'ils ne pensent pas que faire des enfants hors mariage soit un
problème. Ils peuvent même faire des enfants hors mariage, tout en étant
mariés, et tout le monde trouve ça formidable. Très bien. Moi je suis pour tout
ce qui est punk rock, alors cette idée d'une immense partouze à l'amiable,
franchement, je trouve ça super seyant. Mais pourquoi tant de souplesse morale
quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et
cette rigidité indignée quand il s'agit des homosexuels? On salirait
l'institution? On la dévoierait? Mais les gars, même en y mettant tout le
destroy du monde, on ne la dévoiera jamais d'avantage que ce que vous avez déjà
fait, c'est perdu d'avance... dans l'état où on le trouve, le mariage, ce qui
est exceptionnel c'est qu'on accepte de s'en servir. Le Vatican brandit la
polygamie - comme quoi les gouines et les bougnoules, un seul sac fera bien
l'affaire, mais c'est ni raciste ni homophobe, soyons subtils, n'empêche qu'on
sait que les filles voilées non plus ne font pas partie de l'humanité telle que
la conçoit cette gauche là, mais passons - ne vous en faites pas pour la
polygamie: vous y êtes déjà. Quand un bonhomme paye trois pensions
alimentaires, c'est quoi, sinon une forme de polygamie? Que les cathos
s'occupent d'excommunier tous ceux qui ne respectent pas l'institution, qu'ils
s'occupent des comportements des mariés à l'église, ça les occupera tellement
d'y mettre un peu d'ordre qu'ils n'auront plus de temps à perdre avec des
couples qui demandent le mariage devant le maire.
Et c'est pareil, pour les enfants, ne vous en faites pas pour ça: on ne pourra pas se comporter plus vilainement que vous ne le faites. Etre des parents plus sordides, plus inattentifs, plus égoïstes, plus j'm'enfoutistes, plus névrosés et toxiques - impossible. Tranquillisez vous avec tout ça. Le pire, vous vous en occupez déjà très bien.
Tout ça, sans compter que l'humanité en subit d'autres, des outrages, autrement plus graves, en ce moment, les gouines et les pédés n'y sont pour rien, je trouve Lionel Jospin mal organisé dans ses priorités de crispation. Il y a, en 2012, des atteintes à la morale autrement plus brutales et difficiles à admettre que l'idée que deux femmes veulent se marier entre elles. Qu'est-ce que ça peut faire? Je sais, je comprends, ça gêne l'oppresseur quand deux chiennes oublient le collier, ça gêne pour les maintenir sous le joug de l'hétérosexualité, c'est ennuyeux, on les tient moins bien. Parfois la victime n'a pas envie de se laisser faire en remerciant son bourreau, je pensais qu'une formation socialiste permettrait de le comprendre. Mais non, certaines formations socialistes amènent à diviser les êtres humains en deux catégories: les vrais humains, et ceux qui devraient se cacher et se taire.
J'ai l'impression qu'en tombant amoureuse d'une fille (qui, de toute façon, refuse de se reconnaître en tant que femme, mais je vais laisser ça de côté pour ne pas faire dérailler la machine à trier les humains-moins humains de Lionel Jospin) j'ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J'ai l'impression d'être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j'avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d'une moitié de droits. Ça me chagrine que l'Etat mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu'ils peuvent le penser, mais que la loi n'a pas à être de leur côté.
Et c'est pareil, pour les enfants, ne vous en faites pas pour ça: on ne pourra pas se comporter plus vilainement que vous ne le faites. Etre des parents plus sordides, plus inattentifs, plus égoïstes, plus j'm'enfoutistes, plus névrosés et toxiques - impossible. Tranquillisez vous avec tout ça. Le pire, vous vous en occupez déjà très bien.
Tout ça, sans compter que l'humanité en subit d'autres, des outrages, autrement plus graves, en ce moment, les gouines et les pédés n'y sont pour rien, je trouve Lionel Jospin mal organisé dans ses priorités de crispation. Il y a, en 2012, des atteintes à la morale autrement plus brutales et difficiles à admettre que l'idée que deux femmes veulent se marier entre elles. Qu'est-ce que ça peut faire? Je sais, je comprends, ça gêne l'oppresseur quand deux chiennes oublient le collier, ça gêne pour les maintenir sous le joug de l'hétérosexualité, c'est ennuyeux, on les tient moins bien. Parfois la victime n'a pas envie de se laisser faire en remerciant son bourreau, je pensais qu'une formation socialiste permettrait de le comprendre. Mais non, certaines formations socialistes amènent à diviser les êtres humains en deux catégories: les vrais humains, et ceux qui devraient se cacher et se taire.
J'ai l'impression qu'en tombant amoureuse d'une fille (qui, de toute façon, refuse de se reconnaître en tant que femme, mais je vais laisser ça de côté pour ne pas faire dérailler la machine à trier les humains-moins humains de Lionel Jospin) j'ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J'ai l'impression d'être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j'avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d'une moitié de droits. Ça me chagrine que l'Etat mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu'ils peuvent le penser, mais que la loi n'a pas à être de leur côté.
Si demain on m'annonce que
j'ai une tumeur au cerveau et qu'en six mois ce sera plié, moi je ne dispose
d'aucun contrat facile à signer avec la personne avec qui je vis depuis huit
ans pour m'assurer que tout ce qui est chez nous sera à elle. Si c'est la mort
qui nous sépare, tout ce qui m'appartient lui appartient, à elle. Si j'étais
hétéro ce serait réglé en cinq minutes: un tour à la mairie et tout ce qui est
à moi est à elle. Et vice versa. Mais je suis gouine. Donc, selon Lionel
Jospin, c'est normal que ma succession soit difficile à établir. Qu'on puisse
la contester. Ou qu'elle doive payer soixante pour cent d'impôts pour y
toucher. Une petite taxe non homophobe, mais qu'on est les seuls à devoir payer
alors qu'on vit en couple. Que n'importe qui de ma famille puisse contester son
droit à gérer ce que je laisse, c'est normal, c'est le prix à payer pour la
non-hétérosexualité. La personne avec qui je vis depuis huit ans est la seule
personne qui sache ce que j'ai dans mon ordinateur et ce que je voudrais en
faire. J'aimerais, s'il m'arrivait quelque chose, savoir qu'elle sera la
personne qui gèrera ce que je laisse. Comme le font les hétéros. Monsieur
Jospin, comme les autres hétéros, si demain le démon de minuit le saisit et lui
retourne les sangs, peut s'assurer que n'importe quelle petite hétéro touchera
sa part de l'héritage. Je veux avoir le même droit. Je veux les mêmes droits
que lui et ses hétérotes, je veux exactement les mêmes. Je paye les mêmes
impôts qu'un humain hétéro, j'ai les mêmes devoirs, je veux les mêmes droits -
je me contre tape de savoir si Lionel Jospin et ses collègues non homophobes
mais quand même conscients que la pédalerie doit avoir un prix social,
m'incluent ou pas dans leur conception de l'humanité, je veux que l'Etat lui
fasse savoir que je suis une humaine, au même titre que les autres. Même sans
bite dans le cul. Même si je ne fournis pas de gamin à mon pays.
La question de l'héritage est centrale dans l'institution du mariage. Les sourds, les aveugles et les mal formés pendant longtemps n'ont pas pu hériter. Ils n'étaient pas assez humains. Me paraît heureux qu'on en ait fini avec ça. Les femmes non plus n'héritaient pas. Elles n'avaient pas d'âme. Leurs organes reproducteurs les empêchaient de s'occuper des affaires de la cité. Encore des Jospin dans la salle, à l'époque ils s'appelaient Proudhon. J'ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l'humanité et qui doit rester dans la honte.
Je ne vois aucun autre mot qu'homophobie pour décrire ce que je ressens d'hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu'a commencé ce débat. J'ai grandi hétéro, en trouvant normal d'avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n'aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et me déclarant «déviante». J'aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire. Personne n'a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n'ai pas à me sentir punie parce que j'échappe à l'hétérosexualité.
La question de l'héritage est centrale dans l'institution du mariage. Les sourds, les aveugles et les mal formés pendant longtemps n'ont pas pu hériter. Ils n'étaient pas assez humains. Me paraît heureux qu'on en ait fini avec ça. Les femmes non plus n'héritaient pas. Elles n'avaient pas d'âme. Leurs organes reproducteurs les empêchaient de s'occuper des affaires de la cité. Encore des Jospin dans la salle, à l'époque ils s'appelaient Proudhon. J'ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l'humanité et qui doit rester dans la honte.
Je ne vois aucun autre mot qu'homophobie pour décrire ce que je ressens d'hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu'a commencé ce débat. J'ai grandi hétéro, en trouvant normal d'avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n'aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et me déclarant «déviante». J'aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire. Personne n'a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n'ai pas à me sentir punie parce que j'échappe à l'hétérosexualité.
Moi je vous fous la paix,
tous, avec vos mariages pourris. Avec vos gamins qui ne fêteront plus jamais
Noël en famille, avec toute la famille, parce qu'elle est pétée en deux, en
quatre, en dix. Arrangez vous avec votre putain d'hétérosexualité comme ça vous
chante, trouvez des connes pour vous sucer la pine en disant que c'est génial
de le faire gratos avant de vous faire cracher au bassinet en pensions
compensatoires. Vivez vos vies de merde comme vous l'entendez, et donnez moi
les droits de vivre la mienne, comme je l'entends, avec les mêmes devoirs et
les mêmes compensations que vous.
Et de la même façon, pitié, arrêtez les âneries des psys sur les enfants adoptés qui doivent pouvoir s'imaginer que leurs deux parents les ont conçus ensemble. Pour les enfants adoptés par un parent seul, c'est ignoble de vous entendre déblatérer. Mais surtout, arrêtez de croire qu'un petit Coréen ou un petit Haïtien regarde ses deux parents caucasiens en imaginant qu'il est sorti de leurs ventres. Il est adopté, ça se passe bien ou ça se passe mal mais il sait très bien qu'il n'est pas l'enfant de ce couple. Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça. Quand les dirigeants déclarent une guerre, ils se foutent de savoir qu'ils préparent une génération d'orphelins de pères. Arrêtez de vous raconter des histoires comme quoi l'hétérosexualité à l'occidentale est la seule façon de vivre ensemble, que c'est la seule façon de faire partie de l'humanité. Vous grimpez sur le dos des gouines et des pédés pour chanter vos louanges. Il n'y a pas de quoi, et on n'est pas là pour ça. Vos vies dans l'ensemble sont plutôt merdiques, vos vies amoureuses sont plutôt calamiteuses, arrêtez de croire que ça ne se voit pas. Laissez les gouines et les pédés gérer leurs vies comme ils l'entendent. Personne n'a envie de prendre modèle sur vous. Occupez-vous plutôt de construire plus d'abris pour les sdf que de prisons, ça, ça changera la vie de tout le monde. Dormir sur un carton et ne pas savoir où aller pisser n'est pas un choix de vie, c'est une terreur politique, je m'étonne de ce que le mariage vous obnubile autant, que ce soit chez Jospin ou au Vatican, alors que la misère vous paraît à ce point supportable.»
Et de la même façon, pitié, arrêtez les âneries des psys sur les enfants adoptés qui doivent pouvoir s'imaginer que leurs deux parents les ont conçus ensemble. Pour les enfants adoptés par un parent seul, c'est ignoble de vous entendre déblatérer. Mais surtout, arrêtez de croire qu'un petit Coréen ou un petit Haïtien regarde ses deux parents caucasiens en imaginant qu'il est sorti de leurs ventres. Il est adopté, ça se passe bien ou ça se passe mal mais il sait très bien qu'il n'est pas l'enfant de ce couple. Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça. Quand les dirigeants déclarent une guerre, ils se foutent de savoir qu'ils préparent une génération d'orphelins de pères. Arrêtez de vous raconter des histoires comme quoi l'hétérosexualité à l'occidentale est la seule façon de vivre ensemble, que c'est la seule façon de faire partie de l'humanité. Vous grimpez sur le dos des gouines et des pédés pour chanter vos louanges. Il n'y a pas de quoi, et on n'est pas là pour ça. Vos vies dans l'ensemble sont plutôt merdiques, vos vies amoureuses sont plutôt calamiteuses, arrêtez de croire que ça ne se voit pas. Laissez les gouines et les pédés gérer leurs vies comme ils l'entendent. Personne n'a envie de prendre modèle sur vous. Occupez-vous plutôt de construire plus d'abris pour les sdf que de prisons, ça, ça changera la vie de tout le monde. Dormir sur un carton et ne pas savoir où aller pisser n'est pas un choix de vie, c'est une terreur politique, je m'étonne de ce que le mariage vous obnubile autant, que ce soit chez Jospin ou au Vatican, alors que la misère vous paraît à ce point supportable.»